LITTERATURE
Fougères, Miroir des Écrivains (Daniel HEUDRE)  Prix: 28.20 €
Certes Fougères dresse sa forteresse médiévale à l'entrée de la ville. Mais Fougères serait-elle ce qu'elle est sans les Chroniqueurs qui ont guetté les horreurs de la trahison ?

Certes Fougères s’est rapée de romantisme.
Certes Fougères a jeté dans le combat les chaussonniers criant leur dignité. Mais Fougères serait-elle ce qu'elle est, sans l'hymne que Jean Guéhenno a chanté en leur nom ?

Une ville, une contrée, ont besoin des écrivains autant que des travailleurs. Les poètes construisent l'avenir mieux que les techniciens.

Le pays de Fougères a nourri des sensibilités vite empoignées par l'écriture et nombre de visiteurs ont oublié d'être touristes pour devenir contemplateurs. Mérimée, Flaubert et Maxime du Camp, Paul Féval et Julien Gracq, le jeune Lawrence d'Arabie, tous dans la diversité de leur approche, ont été saisis par ce que Fougères secrète de mystère et de beauté. Ce morceau de terre bretonne, aux marches du Maine et de la Normandie, n'est sans doute pas exceptionnel. Et pourtant, la littérature a entrecroisé ses signes avec ses paysages, ses arbres, ses ruisseaux et, par-dessus tout, ses hommes et ses femmes. Fougères-en-Poésie, comme on disait pour René-Guy Cadou, Louisfert-en-Poésie.

Il fallait donc un peu de patience et beaucoup d'amour pour que le regard d'un fougerais s'en aille cueillir les plus belles pages écrites sur Fougères ou par des fougerais. Elles s'ouvrent devant vous pour une anthologie comme on aimerait en rencontrer beaucoup. Il ne s'agit pas de mépriser tel ou tel recueil qui survole à grands traits, le temps et l'espace. Mais comme dans Le Tour de France par deux enfants, il est bon de s'arrêter, de jeter bas sa besace vagabonde pour scruter un espace cantonné par une forêt, des guérets, des prairies et des villages bleus ardoise. Sans oublier la ville qui nomme le pays, la ville qui, très vite, a bousculé ses remparts et regardé aux quatre points cardinaux.

Aujourd'hui encore, l'écriture tenaille des poètes, des romanciers, des historiens qui continuent de nouer la tapisserie aux couleurs vives qui court au long de ces pages. A ceux qui aiment le particulier pour trouver l'universel, ce livre est un trésor précieux. Ils sont dispensés de longues recherches dans les rayons d'une bibliothèque car les chantres du pays fougerais ont occupé le devant de la scène pour entonner le choeur qui célèbre le meilleur de l'homme, parce que le plus beau. S'émerveiller avec les autres et par les autres, tel est le propos de ce livre. Il manquait à Fougères ; il lui est maintenant donné.
Bernard HEUDRE - Président de la Société Archéologique et Historique de Fougères - Préface


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